vendredi 11 mars 2011

LUI

En errance et vagabondage
Il est un homme d’une grande activité mentale
Il rêve de sa jeunesse
Il porte un ange en filigrane
Il commence avec un dessin
Un cheval
Il s’aperçoit qu’il l’a fait trop long
Rappelle-toi !
« Tu dessines un cheval, pas une saucisse » !
« Toujours vif et joyeux » !
Voilà sa devise !

Toute sa vie s’étire en une matinée sans fin
Chaque jour il fait table rase
Chaque jour, un monde neuf est créé
Et il est là parmi les constellations
Il se souvient d’avoir chiper un livre
Origine de la tragédie ! Drôle d’histoire !
Il pensait qu’un beau livre était un lobe malsain du cerveau
Il ne savait pas que le monde entier pouvait être malsain !
Comment trouvez-vous ça ?
D’après Pline, il n’y a qu’un œuf à la fois et quand l’oiseau
Sent que sa mort approche, il se construit un œuf fait de branches
De quassia et d’encens, et il y meurt
De la matière même du nid naît un petit ver qui devient phénix

Plongée dans la vie nocturne
Les mollusques se sont endormies, les étoiles s’éteignent
Promenade en Chine
Un vagabondage de plus
Qui a trouvé la flamme de son inquiétude
C’est la chanson qu’il avait entendue tout enfant
qu’il avait perdue dans le monde nouveau
Et qu’il n’aurait jamais trouvé s’il ne s’était laissé tomber
Comme une brindille dans l’océan du temps

Libre comme l’oiseau
Les grilles sont ouvertes et il peut errer à sa guise.

Ce soir, il voudrait penser à un homme, un individu solitaire,
Un homme sans nom, ni patrie, un homme qu’il respecte
Parce qu’il n’a absolument rien de commun avec eux
- LUI-MÊME -
Ce soir, il méditera sur ce qu’il est.

Printemps noir Henri Miller by me

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